Reflets d'une âme au feu ardant

Reflets d'une âme au feu ardant

Vincent Van Gogh est probablement mon artiste préféré. C'est l'un de mes premiers coup de coeurs, depuis l'adolescence, autant sur le plan humain que sur le plan artistique. J'affectionne autant l'homme que j'admire ses oeuvres. Pourquoi ?

Parce qu'il a su marquer son époque, malgré sa très courte carrière (dix années seulement), par une production stupéfiante de 1700 oeuvres. Parce que peu d'artiste nous ont laissé en héritage autant d'autoportraits (plus de 40) qui nous permettent d'observer non seulement l'évolution de son talent mais aussi la transformation d'un être humain qui sombre peu à peu dans la dépression. Parce que d'une certaine manière, toutes ses oeuvres étaient des autoportraits, des reflets de son âme : que ce soient ses paysages, ses personnages, ses natures mortes ou ses intérieurs. Parce qu'il peignait avec ses tripes.

« Sa méthode était de fondre aussi rapidement que possible ce qu'il voyait et ce qu'il ressentait en affirmations qui étaient des révélations de lui-même. Ses couleurs et sa chaleur ont une telle puissance que le fait de contempler une de ses toiles peut être comparé au fait de contempler les flammes bleues, jaunes et oranges par-delà la porte ouverte d'un fourneau. » (Van Gogh et son temps, Time-Life International, 1980, p.7).

Parce qu'il est un exemple typique de mésadapté socio-affectif qui s'est battu toute sa vie pour survivre, pour poursuivre ses idéaux humains, et vaincre sa solitude. Parce qu'il représente, un cri du coeur, un coup de poing au visage de l'hypocrisie, une révolte contre une société injuste.

« Pour une époque qui semble consacrée à l'effacement de l'individu, il représente le contestataire de la première heure. Il s'est suicidé, c'est vrai, mais non sans avoir lutté plus durement contre des forces plus puissantes qu'aucun homme ne peut raisonnablement le faire. Il voyait le monde comme un gâchis intolérable, quelque chose que Dieu aurait rassemblé en vitesse lors d'un de Ses mauvais jours, et il avait suivi la seule voie honorable : un combat perdu. » (Van Gogh et son temps, Time-Life International, 1980, p.8).

Parce que je suis ému devant ce jeune homme de 13 ans : cheveux frisés, teint coloré, carrure d'un garçon de la campagne, et des traits dominés par un impressionnant regard mélancolique.

Parce qu'il me questionne comme intervenant auprès des jeunes d'aujourd'hui : Puis-je intervenir à temps pour aider un jeune à s'adapter sans lui faire perdre ses talents, sans tuer sa créativité ou transformer son génie en folie ?

Parce qu'il questionne notre société d'aujourd'hui : Que fait-on pour notre jeunesse ? Quelle place leur laissons-nous ? Quels « possibles » leur offrons-nous en vue de leur épanouissement futur ?

José (2001).

« On peut avoir un feu ardent dans l'âme et cependant personne ne vient s'y chauffer. Les passants ne voient qu'un ruban de fumée s'échappant de la cheminée et ils passent leur chemin. »  [Vincent.]

 

 

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