... de biographe (4 décembre 2005).
Imaginez de quoi je suis composé : José a écrit ma première partie – qu'il a tôt fait de baptiser France, en l'honneur de vous savez qui – sur plus de 100 feuilles mobiles recto-verso ; c'est-à-dire un minimum de 200 pages de texte en lettres attachées de son écriture aux pattes de mouches « schizophrénétiques ».
Imaginez-vous le travail que je dois faire pour transférer tout ça sur ce blog ? Sans blague ! J'en ai pour le restant de mes jours (en espérant qu'il ne se décide pas à me détruire une fois de plus).
Aux 200 pages, il faut en ajouter autant si on inclut en moi toutes les réflexions écrites sur des bouts de papier épars dans le fond des boîtes et des tiroirs, ceux écrits dans des cahiers Canada, dans les cases vides de ses agendas et au milieu de ses notes de cours. Et il y a tous les travaux scolaires à saveur autobiographique et tous les autres textes artistiques mis en annexe.
Donc si chaque partie compte 400 pages environ et qu'il y en a... Attendez que je me souvienne… France, Éliane, Suzie, Marguerite, Aimer, Vivre, Seul... et toutes les autres parties dont je ne suis plus sûr des titres… Disons 10. Au minimum, on se retrouve avec 4000 pages de vie ! « Et ce n’est pas fini, ce n'est qu'un début... »
Je vous souhaite : « Bonne chance dans votre lecture ! » Et surtout, soyez patient avec moi. Vous ne pouvez pas imaginer le trouble que j’ai eu à négocier avec José pour le choix des extraits car, bien malgré moi, il refuse de tout retranscrire ici. Pire encore, je ne suis pas sûr qu’il me décrive tel que j’ai été construit. Il chamboule l’ordre de ma vie comme bon lui semble prétextant de soi-disant droits à la liberté de création. Si vous vous sentez perdu, veuillez l’excuser car, comme dirait l’autre, il ne sait pas toujours ce qu’il fait.
Se souvenir, voilà le premier pas vers comprendre.
[Arnold Schoenberg]
Je suis nostalgique d'une enfance que je n'ai jamais eue
[José St-Louis]
José ne se souvient pas de son enfance... encore moins de sa petite enfance. Ni de son père d'ailleurs. Il a essayé plusieurs fois de se rappeler. Il lui reste quelques flashs, comme celui de la petite voiture qui roule vers lui et qu'il relance vers une autre main qui la rattrape et lui envoie à nouveau. Mais il ne voit jamais ce qu'il y a au bout de cette main.
Il ne lui reste que des photos pour reconstruire ses souvenirs et son imagination pour leur donner un sens.
Son père le tient fièrement et le présente à la caméra. Il s'imagine que, à une autre époque, son père l'aurait tenu plus haut en le baptisant Simba. Sa mère le tient probablement plus que ne le fait son père, comme elle l'aura fait toute sa vie... ou comme José aurait souhaité qu'elle le fasse. Et elle n'a d'yeux que pour son amoureux.
Le noir et blanc lui donne l'impression que la scène se déroule dans un autre siècle. Et le miroir qui ne renvoie qu'une partie du visage de sa mère le pousse à penser que, contrairement à Alice, le monde merveilleux restera toujours secret pour lui. Et il se demande bien qui peut prendre la photo, comme si en dehors des personnages connus, il n'y avait personne d'autre dans ce photo-roman.
Le rêve
Un jour, j'ai fait un rêve inhabituel.
Un rêve pénible, oppressant et étouffant
Un cauchemar sans fin et mortel
Qui me faisait perdre l'inépuisable cours du temps.
Ce rêve me déposa délicatement dans un lit.
Puis je me vis mourir tranquillement
Sans souffrance... Sans agonie.
Une mort de rêve, une mort de roi
Une mort trop belle pour moi.
Je m'éteignais donc paisiblement
En emportant avec moi
Toute une vie... Tout un monde...
Dont personne n'allait connaître les secrets.
Quand je m’éveillai de cet horrible sommeil
Immédiatement, je saisis ce qu'il m'avait révélé
Parents, amis et inconnus ne sauraient jamais
Tout le beau déroulement de ma vie.
Alors MOI,
Après ce rêve
Je me suis mis à écrire
Pour qu'à ma mort
On puisse comprendre
Tout ce que j'ai pensé
Tout ce que je n'ai pas dit et...
Tout ce que j'essayais d'accomplir.
À suivre dans : Bio-7: Ma naissance
Fait suite à : Bio-5: Yvan des conneries
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Notes, références et légendes des figures (numérotées de haut en bas)
Fig. 1 : Montage de José (mai 2021) à partir de deux photos de lui-même, de 2005 (voir Bio-1) et de 1979 (voir fig.3).
Fig. 2 : José porté par sa mère et son père, en mars 1964, la journée du baptême. Photographe inconnu.
Fig. 3 : José sur sa carte d'étudiant de la Polyvalente Jeanne-Mance, en secondaire IV ; année scolaire 1979-1980.
N.B. : Le texte ci-dessus est basé sur une histoire vraie. Cependant, n'oubliez pas que :
1) mes avertissements généraux s'appliquent aussi aux textes de cette section ;
2) il s'agit de ma propre vérité, à partir de mes points de vue et jugements personnels du moment ;
3) la mémoire est toujours un processus de reconstruction mentale et une faculté qui oublie ;
4) presque tous les personnages ont des noms fictifs.